La peinture de Thierry Gruas vient de la fascination et du dégoût qu’exerce l’image, et du lien qu’elle entretient avec son commentaire. Généreusement et douloureusement lucide, Thierry Gruas se cogne à ce toujours plus d’information, de confusion, d’illusion, d’un réel anéantissant notre perception. Parmi ce flux d’images, images d’images, qui (dé)forment notre imagination, notre perception, dans un magazine, à la télévision, au cinéma, people, pub, guerre, tourisme, nature, misère.., tout se vaut.
La photo attire, aspire le regard, Gruas s’en saisi, en joue, à travers l’offset, le scanner, la photocopieuse, elle est avalée, digérée, augmentée, diminuée, elle se substitue à la réalité d’où elle est sortie, avant une reconstitution où le pinceau et la couleur la renvoient à une autre révélation, un autre questionnement. L’image moderne vend de la même manière savons, café, caresses ou avions de guerre, c’est peut être une raison pour lui passer sur le corps et la réinventer.