Nazareth est la plus grande ville arabe d’Israël. Depuis 2004, chaque année des enfants palestiniens y suivent des ateliers de théâtre organisés par le comédien Rohy Ayadi et l’association lyonnaise A. Dreams. Pour l’édition 2007, 41 enfants se sont retrouvés encadrés par des artistes français et palestiniens, au centre culturel municipal de Nazareth. C’est l’occasion pour eux de vivre ensemble et de développer leur sens artistique, malgré un contexte très difficile. Pendant 15 jours, ils ont eu le pouvoir de créer, d’exprimer leurs points de vue à travers les disciplines artistiques du théâtre, de la danse et de la musique. Ainsi ces enfants ont eu la possibilité de se prendre en mains, construire pacifiquement et de se tourner vers l’avenir.
Lors de ce séjour à Nazareth, j’ai découvert Hanzala, la première fois c’était sous la forme d’un dessin à la craie sur un mur du centre culturel de Nazareth, je l’ai recroisé sur des affiches, des porte-clefs, des vêtements. Hanzala, un petit garçon aux pieds nus, avec des vêtements en haillon et mains dans le dos, il se présente de dos et ne repose sur aucun sol. Ce personnage est apparu en 1969, sur les dessins du dessinateur de presse palestinien Nagi El Ali. Le dessinateur s’est représenté à travers ce personnage, c’est lui lorsqu’il était enfant et qu’il fut chassé de sa maison en 1948. Nagi El Ali a introduit systématiquement Hanzala dans ses dessins pour la presse, il regarde les événements se produire devant lui, sans pouvoir agir. Témoin de la tragédie d’un peuple, ce personnage est devenu un symbole pour les Palestiniens. Ce simple dessin exprime explicitement le ressenti que peuvent avoir des enfants dans un pays en guerre.